Interview : Genèse Bouity revient sur son Mondial en Égypte

8 février, 2021 | Pros

À peine rentré d’Égypte, et après avoir vécu 7 jours d’isolement strict à son arrivée en France, Genèse Bouity a retrouvé les terrains de Proligue pour la victoire du MEHB face à Sélestat. Sélectionné pour le premier mondial de l’histoire de la République Démocratique du Congo, Genèse se confie sur l’incroyable expérience qu’il a vécu pendant un mois.

MEHB : Salut Genèse. Nous sommes heureux de te retrouver à Massy après un mois international. Comment te sens-tu physiquement après ce mondial ?

GB : Je me sens beaucoup mieux qu’auparavant surtout après mon début de saison tronqué par la COVID-19. J’ai eu du mal à retrouver toutes mes aptitudes physiques et handballistiques après la maladie. Aujourd’hui, le mondial m’a beaucoup aidé à retrouver le rythme, mon jeu et mes sensations. Néanmoins, la répétition des matchs et le rythme de la compétition nous a beaucoup entamé physiquement. La semaine d’isolement obligatoire que je viens de vivre m’a permis de recharger les batteries et d’être prêt à entamer la deuxième partie de saison avec le Massy Essonne Handball.

MEHB : Quelles sont tes impressions individuelles et collectives sur ta première grande compétition internationale ?

GB : Sur le plan individuel, tu comprends l’écart qu’il existe entre le niveau Proligue, la Lidl StarLigue et le niveau international. Deux crans séparent ces compétitions. La somme de talent individuel, de grands joueurs dans une seule sélection augmente forcément son talent collectif. À l’échelle internationale, si tu n’as pas le niveau, cela se remarque instantanément. Il faut parfois arriver à compenser cet écart en étant déterminé et présent à 100% durant les rencontres. J’ai beaucoup appris sur le handball, tant collectivement qu’individuellement. Dans ces situations, tu réalises la marge de progression qui existe pour devenir un bon joueur de handball international.

MEHB : As-tu été impressionné par le niveau des sélections que tu as affronté ?

On n’a pas vraiment le temps d’être impressionné parce qu’être impressionné, c’est être ébloui lors de la confrontation. Et tu ne peux pas te permettre de perdre un temps précieux et à ce niveau-là. Quand tu rentres sur le terrain, les hommes qui sont en face, ils ont deux bras, deux jambes et une tête, ils sont comme toi et moi. Donc pendant une heure le mot d’ordre c’est le combat ! Cela ne nous empêche pas d’être respectueux les uns envers les autres à la fin du match. On se sert la main, on discute, on s’encourage et se félicite. J’ai plutôt été frappé par le déroulement et l’organisation d’un tel championnat. C’est gigantesque !

GB : La RDC a été fortement mise en avant pendant la compétition, par l’intermédiaire de ton coéquipier Gauthier Mvumbi (ndlr : joueur évoluant à Dreux en N2), qui a fait le tour du monde. Comment l’équipe a vécu cet épisode et cette médiatisation soudaine ?

Collectivement, cela nous a permis de mettre en avant la sélection congolaise et c’était ce que l’on recherchait pour notre première apparition dans un championnat du monde. C’est plutôt une réussite à ce niveau. Individuellement, pour mon coéquipier Gauthier Mvumbi, il l’a très bien vécu. L’effet inverse aurait pu lui gâcher son mondial, mais loin de là, il a réussi à manager cette médiatisation et à réaliser de grosses performances à son poste. Personnellement, j’ai essayé de l’épauler avec mes coéquipiers. Surtout au niveau de l’anglais. Toutes les sollicitations n’étaient pas faciles à gérer, alors on a fait ce qu’on pouvait pour l’aider.

 

Gauthier Mvumbi, coéquipier de Genèse Bouity lors du Mondial en Egypte

Genèse Bouity avec ses coéquippier Gauthier Mvumbi et Jacques Kizonzolo, ancien joueur du MEHB. Crédit photo : Beinsport

 

MEHB : Comment avez-vous vécu votre victoire face à l’Angola ? La première victoire pour la RDC dans un mondial !

GB : C’était un grand moment. Cela faisait une dizaine d’années que l’Angola nous battait. La dernière défaite en date était lors de la CAN en Tunisie l’année passée. Nous avons abordé le match comme une revanche, les joueurs angolais étaient certainement très confiants, pour eux c’était une victoire acquise avant le début du match. Durant les dix premières minutes, nous les avons mis dans le doute en menant au score. Le point négatif a été la perte de notre capitaine et joueur du Grand Nancy Métropole Handball, Aurélien Tchitombi. Mais cet événement de jeu, nous a donné un second souffle est nous a permis d’être encore plus solidaires et à 200% ! Cette victoire était chargée d’émotion et elle est surtout historique pour mon pays.

MEHB : Tu sembles sortir grandi par cette expérience internationale…

GB : Totalement ! Tant sur le plan humain que d’un point de vue purement handball. Aujourd’hui je vois les choses différemment. La marge de progression à avoir, l’investissement à fournir au quotidien et le fait de représenter une nation à l’échelle mondiale. C’est vraiment quelque chose d’énorme. Je souhaite à chacun de vivre ce genre d’expérience ! Je pense avoir mérité ma place au sein de cette première sélection du Congo pour un championnat du monde. J’essaie de fournir un travail constant et cela jour après jour. C’est un pur plaisir et un pur bonheur d’avoir écrit une page de l’histoire de mon pays avec mes coéquipiers.

Propos recueillis par Nathan Mathieu, le jeudi 4 février 2021.

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